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EXTRAIT DE LA CHRONIQUE DE FROISSART.

d’Erby, et chevauchèrent les plusieurs avec lui jusques à Dadeforte (Dartford) et aucuns jusques à Douvres, et tant qu’il fut entré au vaisseau qui le mena jusques à Calais.


Comment la mort du duc de Lanclastre fut sue en France et comment le roi Richard la fit savoir au roi de France, et rien n’en manda à son cousin, le comte d’Erby, qui fils était au duc de Lanclastre.


Nouvelles vinrent en France de la mort du duc de Lanclastre : et en écrivit le roi Richard d’Angleterre sur forme et manière de joie à son grand seigneur le roi de France, et non pas à son cousin le comte d’Erby : mais le comte le sut aussitôt que le roi de France, par les hommes qu’il avait en Angleterre. Si se vêtit de noir, et ses gens aussi, et lui fît faire son obsèque moult grandement : et y furent le roi de France, et son frère le duc d’Orléans, et tous ses oncles avec grand nombre de prélats et hauts barons de France. Car le comte d’Erby était moult bien-aimé de tous : car il était plaisant chevalier, honnête de personne, courtois et doux à toutes gens, et disaient communément ceux qui le voyaient que le roi d’Angleterre n’était pas bien conseillé quand il ne le rappelait… Mais le dit roi n’en avait nul talent, et envers lui faisait tout le contraire et envoya tantôt les officiers par toutes les terres du duc de Lanclastre, et en fit lever et saisir les profits : et encore outre (dont il était moult blâmé de ceux qui aimaient le comte d’Erby) le roi donnait aucuns héritages de la duché de Lanclastre à aucuns de ses chevaliers et à ceux qui les demandaient. Pour laquelle chose moult de chevaliers d’Angleterre en parlaient, et disaient :

— Le roi d’Angleterre donne bien signe qu’il ne veut