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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 15.djvu/51

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I

À d’autres la satiété ! Toi, tu gardes ton désir, désir exubérant qui déborde toujours : moi qui te poursuis sans cesse, je viens par-dessus le marché faire addition à tes tendres caprices.

Toi, dont le désir est si large et si spacieux, ne daigneras-tu pas une fois absorber mon désir dans le tien ? Ton désir sera-t-il toujours si gracieux aux autres sans jeter sur mon désir un rayon de consentement ?

La mer, qui est toute eau, reçoit pourtant la pluie encore, et ajoute abondamment à ses réservoirs : ainsi toi, riche de désir, ajoute à tes désirs la goutte du mien, et élargis ton caprice.

Ne te laisse pas accabler par tant de tentations, bonnes ou mauvaises : confonds-les toutes en une, et aime Will dans ce désir unique (1).

II

Si ton cœur te gronde de me laisser pénétrer ainsi, jure à ton cœur aveugle que Will est ton désir ; et ton cœur