Et, pour prouver que je jure la vérité, mille soupirs, à la seule pensée de ta personne, viennent, les uns à la suite des autres, témoigner que tes yeux noirs sont pour moi les plus beaux.
Tu n’es noire en rien, si ce n’est en tes actions : et ce sont elles, à mon avis, qui donnent lieu à la calomnie.
XI
J’aime tes yeux, et eux, comme s’ils sympathisaient avec moi, en voyant ton cœur m’accabler de dédains, ils ont pris le noir, et, sous ce deuil adorable, ils jettent sur ma peine leur joli regard attendri.
Et vraiment le rayon de soleil du matin ne sied pas mieux aux joues grises de l’Orient, et l’astre épanoui, qui annonce le soir, ne donne pas autant d’éclat à l’austère couchant.
Que ces deux yeux en deuil à ton visage. Oh ! puisse ton cœur aussi se mettre en deuil pour moi, puisque le deuil te va si bien ! Et puisse la pitié te parer tout entière !
Alors je jurerai qu’il n’y a de beauté que la brune, et qu’elles sont toutes laides celles qui n’ont pas ton teint.
XII
Les yeux de ma maîtresse n’ont rien de l’éclat du soleil. Le corail est beaucoup plus rouge que le rouge de ses lèvres ; si la neige est blanche, certes sa gorge est