pendu dans l’échoppe de mon cœur, dont les fenêtres ont tes yeux pour vitres.
Vois donc comme tes yeux et les miens s’aident réciproquement ! Mes yeux ont dessiné tes traits, et tes yeux sont les fenêtres de mon cœur, à travers lesquelles le soleil aime à se glisser pour t’y contempler.
Pourtant il manque à mes yeux une science pour embellir leur art. Ils ne dessinent que ce qui se voit ; ils ne connaissent pas mon cœur.
XLI
Mes yeux et mon cœur se font une guerre à mort pour se disputer la conquête de ton image. Mes yeux refusent à mon cœur la vue de tes traits, et mon cœur refuse ce privilége à mes yeux.
Mon cœur allègue que tu l’as pris à demeure, retraite où n’ont jamais pénétré des yeux de cristal. Mais les défendants repoussent cette plaidoirie en disant que ta charmante image est fixée en eux.
Un jury de pensers, tous tenanciers de mon cœur, s’est assemblé pour décider le cas, et a adjugé par son verdict une moitié à mes yeux limpides, l’autre à mon tendre cœur.
En vertu de quoi, ta beauté extérieure revient à mes yeux, et mon cœur a droit à l’affection intime de ton cœur.