tout doucement, moi, je cours vers lui : qu’elle aille comme elle voudra ! »
LII
Quel soin j’ai eu, quand je me suis mis en voyage, de serrer sous les plus solides verrous la moindre bagatelle, afin qu’elle restât intacte pour mon usage dans un dépôt sûr, à l’abri du larcin !
Mais toi, près de qui mes bijoux sont bagatelles, toi, ma plus précieuse joie, maintenant mon plus grand souci, toi, le meilleur de mon trésor et mon unique préoccupation, je t’ai laissé en proie au plus vulgaire voleur.
Je ne t’ai serré dans aucun coffre-fort, sinon en un où tu n’es pas, bien que je sente que tu y es, dans le doux écrin de mon cœur, que tu peux quitter à ton gré.
Encore ai-je bien peur qu’on ne t’enlève de là, car la probité se fait voleuse pour une si chère prise.
LIII
Je suis comme le riche qu’une clef bénie peut mettre en présence du doux trésor qu’il cache, et qui ne veut pas le contempler à toute heure, de peur d’émousser le piquant aiguillon du plaisir rare.
Aussi bien les fêtes sont d’autant plus solennelles et recherchées qu’elles sont placées dans l’étendue de l’année à de lointains intervalles ; elles sont espacées comme des