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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 8.djvu/114

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LES DEUX GENTILSHOMMES DE VÉRONE.

lance.

Tu n’obtiendras jamais de moi un pareil secret, si ce n’est par parabole.

diligence.

Ça m’est égal, si je l’obtiens ainsi. Mais que dis-tu de ceci, Lance ? mon maître est fou éperdu.

lance.

Je ne l’ai jamais connu autrement.

diligence.

Que quoi ?

lance.

Que fou et que perdu, comme tu le dis fort bien.

diligence.

Ah çà, fils de putain, âne que tu es, tu ne m’entends pas !

lance.

Ah çà, imbécile, ce n’est pas toi que j’entends, c’est ton maître.

diligence.

Je te dis que mon maître est amoureux éperdu.

lance.

Eh bien ! je te dis que ça m’est égal qu’il se perde par amour. Allons, viens avec moi prendre la bière au cabaret ; si tu refuses, tu es un hébreu, un juif, et tu n’es pas digne d’une terre chrétienne.

diligence.

Pourquoi ?

lance.

Parce que tu n’auras pas été assez charitable pour avoir la bière en compagnie d’un chrétien. Veux-tu venir ?

diligence.

À ton service !

Ils sortent.