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LES DEUX GENTILSHOMMES DE VÉRONE.

l’hôtelier.

Je vous dirai ce que Lance, son homme, m’a dit : il l’aime outre mesure.

julia.

Où est Lance ?

l’hôtelier.

Il est allé chercher son chien : et demain, par ordre de son maître, il doit le porter en présent à cette dame.

La musique cesse.
julia.

Silence ! rangez-vous ! Voici la compagnie qui se sépare.

L’hôtelier s’étend au fond de la scène, comme un homme qui se dispose à dormir.
protée.

— Messire Thurio, ne craignez rien ! je plaiderai si bien — que vous déclarerez parfaite ma manœuvre.

thurio.

— Où nous retrouverons-nous ?

protée.

Au puits de Saint-Grégoire.

thurio.

Au revoir.

Thurio et les musiciens sortent.


Silvia paraît au balcon de sa fenêtre.
protée.

— Madame, bonsoir à Votre Grâce !

silvia.

— Je vous remercie de votre musique, messieurs. — Qui donc vient de parler ?

protée.

— Un homme que vous sauriez vite reconnaître à sa voix, — si vous reconnaissiez, madame, la pure sincérité de son cœur.