Qui est là ?
— Quoi !… mon jeune maître ! Ô mon bon maître, — ô mon cher maître, ô image — du vieux sire Roland ! que faites-vous donc ici ? — Pourquoi êtes-vous vertueux ? Pourquoi les gens vous aiment-ils ? — Et pourquoi êtes-vous doux, fort et vaillant ? — Pourquoi, imprudent, avez-vous terrassé — le champion ossu de ce duc fantasque ? — Votre gloire vous a trop vite devancé ici. — Savez-vous pas, maître, qu’il est certains hommes — pour qui leurs qualités sont autant d’ennemis ? — Vous êtes de ceux-là ; vos vertus, mon bon maître, — ne sont à votre égard que de saintes et pures traîtresses. — Oh ! qu’est-ce donc qu’un monde où toute grâce — empoisonne qui elle pare ?
— Voyons, de quoi s’agit-il ?
Ô malheureux jeune homme ! — Ne franchissez pas cette porte. Sous ce toit — loge l’ennemi de tous vos mérites. — Votre frère… non, pas votre frère… Le fils… — non pas le fils ! je ne veux pas l’appeler le fils — de celui que j’allais appeler son père… — a appris votre triomphe ; cette nuit même il se propose — de mettre le feu au logis où vous avez l’habitude de coucher, — et de