Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 8.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
SCÈNE II.

julia.

— Et pourquoi pas vous ?

lucette.

Je ne puis pas atteindre cette note-là.

julia.

— Voyons votre chanson.

Elle prend le papier et fredonne.

Qu’en dites-vous mignonne ?

lucette.

— Continuez sur ce ton, jusqu’à la fin ; — et pourtant, à vrai dire, votre ton ne me plaît guère.

julia.

— Il ne vous plaît guère ?

lucette.

— Non, madame : il est trop haut.

julia.

Vous, mignonne, vous êtes trop impertinente !

lucette.

— Maintenant, il est trop bas. — Vous gâtez l’accord par un changement si brusque. — Il faut garder la mesure pour chanter juste.

julia.

— Comment le puis-je, quand tu le prends toi-même si haut ?

lucette.

— Je ne prends si haut que votre parti, ô Protée !

julia.

— Je ne veux plus être importunée de ce verbiage. — Voici le cas que je fais de la déclaration.

Elle déchire la lettre.

— Partez, allez-vous-en, et laissez voler tous ces petits papiers ; — pour peu que vous les touchiez, je me fâche.