S’il ne se souciait ni de la haine ni de l’amour des plébéiens, il lui serait égal de leur faire du bien et du mal ; mais il met plus de zèle à rechercher leur haine qu’ils n’en peuvent mettre à la lui accorder ; il ne néglige rien pour se déclarer ouvertement leur ennemi. Or, affecter ainsi de provoquer leur rancune et leur colère, c’est un tort aussi grave que celui qu’il réprouve, les flatter pour être aimé d’eux.
Il a bien mérité de sa patrie. Il ne s’est pas élevé par de trop faciles degrés, comme ceux qui, à force de souplesse et de courtoisie envers le peuple, ont gagné leurs insignes sans avoir rien fait d’ailleurs pour s’assurer son estime et sa faveur. Mais lui, il a arboré ses titres à tous les yeux, ses exploits dans tous les cœurs, si bien qu’il y aurait une coupable ingratitude à garder le silence et à ne pas avouer la vérité : la contester serait une médisance qui se démentirait d’elle-même en soulevant partout la réprobation et le murmure.
— N’en parlons plus : c’est un digne homme. — Faisons place : les voici.
— Ayant décidé l’affaire des Volsques — et le rappel de Titus Lartius, il nous reste, — et c’est le principal objet de cette réunion supplémentaire, — à reconnaître les nobles services de celui qui — a si bien combattu pour son pays. Veuillez donc, — vénérables et graves anciens, inviter — le consul actuel, notre général — dans cette heu-