Allons au Capitole, — ayant l’œil et l’oreille aux aguets, — le cœur à la hauteur des événements !
Je vous accompagne.
Vite ! vite ! ils sont tout près d’ici… Combien y a-t-il de candidats pour le consulat ?
Trois, dit-on ; mais chacun pense que Coriolan l’emportera.
C’est un brave compagnon, mais il est diantrement fier, et il n’aime pas le commun peuple.
Ma foi, il y a nombre de grands personnages qui ont flatté le peuple et ne l’ont jamais aimé ; et il en est d’autres que le peuple a aimés sans savoir pourquoi. Or, si le peuple aime sans savoir pourquoi, il peut haïr sans meilleur motif. Donc, en ne se souciant ni de sa haine ni de son amour, Coriolan prouve qu’il connaît à fond sa disposition, et il le lui fait bien voir par sa noble indifférence.