Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 9.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
SCÈNE XV.

tenir leurs sympathies et prévenir — à ce prix tant de ruines imminentes.

ménénius.

Noble dame !

À Coriolan.

— Allons, venez avec nous ; avec une bonne parole, vous pouvez remédier, — non-seulement aux dangers du présent, mais aux maux — du passé.

volumnie.

Je t’en prie, mon fils, va te présenter à eux, ton bonnet à la main ; — et, le leur tendant ainsi, — effleurant du genou les pierres (car en pareil cas — le geste, c’est l’éloquence, et les yeux des ignorants — sont plus facilement instruits que leurs oreilles), secouant la tête, — et frappant ainsi maintes fois ta poitrine superbe, — sois humble comme la mûre — qui cède au moindre attouchement. Ou bien dis-leur — que tu es leur soldat, et qu’étant élevé dans les batailles, — tu n’as pas ces douces façons que, tu l’avoues, — ils pourraient en toute convenance exiger de toi — quand tu leur demandes leurs faveurs, mais qu’en vérité tu veux — désormais leur appartenir et leur consacrer entièrement — ton pouvoir et ta personne.

ménénius.

Ah ! faites seulement — comme elle dit, et tous leurs cœurs sont à vous ; — car ils sont aussi prompts à pardonner, dès qu’on les implore, — qu’à récriminer au moindre prétexte.

volumnie.

Va et suis nos conseils, — je t’en supplie, bien certaine que tu aimerais mieux toutefois — poursuivre ton ennemi dans un gouffre enflammé — que le flatter dans un salon. Voici Cominius.


Entre Cominius.
cominius

— Je viens de la place publique, et il faut, monsieur, —