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SCÈNE XXV.

vous, après avoir chassé de vos murs leur vrai défenseur et, dans une crise d’ineptie populaire, livré à votre ennemi votre bouclier, pouvez-vous croire que vous contiendrez sa vengeance avec les gémissements commodes de vos vieilles femmes, les virginales génuflexions de vos filles ou la caduque intercession d’un radoteur décrépit comme vous ? Pouvez-vous croire que vous éteindrez avec un si faible souffle l’incendie imminent qui va embraser votre cité ? Non, vous vous trompez. Retournez donc à Rome, et préparez-vous pour votre exécution ; vous êtes condamnés. Notre général a juré de ne vous accorder ni sursis ni pardon.

ménénius.

Drôle, si ton capitaine savait que je suis ici, il me traiterait avec estime.

deuxième garde.

Allons, mon capitaine ne vous connaît pas.

ménénius.

Je veux dire ton général.

premier garde.

Mon général ne se soucie guère de vous. Arrière ! Retirez-vous, si vous ne voulez pas que je répande la demi-pinte de sang… arrière !… qui vous reste à peine… Arrière !

ménénius.

Mais, camarade, camarade…


Entrent Coriolan et Aufidius.
coriolan.

Qu’y a-t-il ?

ménénius, au premier garde.

Maintenant, compagnon, je vais te remettre à ta place ; tu vas voir quel cas on fait de moi ; tu vas reconnaître qu’un