— Soit ! adieu ; je veux parcourir ce papier.
— Mettez vos troupes en ligne : l’ennemi est en vue. — Voici l’évaluation de ses forces effectives — faite sur d’actives reconnaissances ; mais toute votre célérité — est maintenant réclamée de vous.
Nous ferons honneur aux circonstances.
— J’ai juré amour aux deux sœurs : — chacune fait horreur à l’autre, comme la vipère — à l’être mordu. Laquelle prendrai-je ? — Toutes deux ? l’une des deux ? ni l’une ni l’autre ? Je ne pourrai posséder ni l’une ni l’autre, — si toutes deux restent vivantes. Prendre la veuve, — c’est exaspérer, c’est rendre folle sa sœur Goneril ; — et je ne pourrai guère mener à fin mon plan, — tant que vivra le mari de celle-ci. En tout cas, servons-nous — de son concours pour la bataille : cela fait, — si elle désire tant se débarrasser de lui, qu’elle trouve moyen — de le dépêcher ! Quant à la clémence — qu’il prétend montrer pour Lear et pour Cordélia, le combat une fois fini et leurs personnes en notre pouvoir, — elle ne se manifestera jamais ! car mon état, — c’est de me défendre et non de parlementer.