— À l’œuvre, mes braves ! à l’œuvre ! Ne restons pas ainsi à pérorer.
— La journée est perdue. Nos amis se révoltent tous — et se joignent avec l’ennemi contre nous. — Pas d’autre moyen de salut que la fuite. — Aussi je retourne en Cornouailles avec ma reine.
— Je crois qu’il y a un diable dans le camp qui m’a hanté toute la journée : il m’a tellement fatigué que je ne puis plus combattre.
Mort-Dieu ! le voici. Vite à mon cheval.
— Adieu, Gallois ! tu as eu de moi tout ce que tu méritais ! — Tu as une paire de jambes lestes et agiles — et tu leur es plus redevable qu’à tes bras. — Mais, si je te rencontre encore une fois, — je te les couperai pour leur apprendre à servir un cœur plus vaillant.
— Grâces à Dieu ! vos ennemis sont vaincus, — et vous reprenez possession de votre domaine.
— Rendons grâce d’abord au ciel, puis à vous, mon gendre. — C’est par votre assistance que j’ai recouvré ma couronne. — Si vous daignez l’accepter vous-même, je l’abdiquerai bien volontiers en votre faveur ; — car elle vous revient de droit, elle ne m’appartient plus. — D’abord vous avez, à vos frais et de votre propre mouvement, — levé une armée de vaillants soldats ; — puis vous avez exposé votre personne ; — enfin, noble prince sans tache, — j’ai regagné par toi mon titre de roi.