Voici venir Sa Majesté.
— Depuis mon arrivée en France, voici le premier moment — où je me sens irrité… Prends une trompette, héraut ; — galope jusqu’à ces cavaliers, là, sur cette colline. — S’ils veulent se battre avec nous, dis-leur de descendre, — sinon, de vider la plaine ; ils blessent notre vue. — S’ils refusent, nous irons à eux, — et nous leur ferons prendre leur volée aussi vite que les pierres — lancées des vieilles frondes assyriennes. — En outre, nous égorgerons nos captifs ; — et pas un de ceux que nous prendrons — n’obtiendra notre pitié. Va leur dire cela.
— Voici venir le héraut des Français, mon suzerain.
— Son regard est plus humble que d’habitude.
— Eh bien ! que signifie ceci, héraut ? Ne sais-tu pas — que je ne veux offrir d’autre rançon que mes os ? — Viens-tu encore me parler de rançon ?
Non, grand roi. — Je viens solliciter pour nous la charitable autorisation — de parcourir cette plaine sanglante, — d’enregistrer nos morts, puis de les enterrer, — après avoir séparé nos nobles de nos simples soldats. — Car beaucoup de nos princes, hélas ! — sont plongés et noyés dans un sang mercenaire, — tandis que nos ma-