Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/182

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fluellen.

Oui, les poireaux, c’est pon. Tenez, voici un denier pour guérir votre caboche.

pistolet.

À moi un denier !

fluellen.

Oui, vraiment, et vous le prendrez sur ma parole ; sinon, j’ai un autre poireau dans ma poche, que vous allez manger.

pistolet.

Je prends ton denier comme arrhes de vengeance.

fluellen.

Si je vous dois quelque chose, je vous paierai avec du bâton ; vous ferez le commerce du bois vert, et vous n’aurez de moi que du bâton. Tieu soit avec vous, et vous garde, et guérisse votre caboche !

Il sort.


pistolet.

Tout l’enfer en retentira.

gower.

Allez, allez, vous êtes un lâche et vil grimacier. Vous vous moquez d’une ancienne tradition, fondée sur un honorable souvenir et perpétuée comme un mémorable trophée d’une valeur ensevelie, et vous n’osez pas soutenir par vos actes une seule de vos paroles ! Je vous ai vu narguer et piquer ce gentleman deux ou trois fois. Vous pensiez, parce qu’il ne sait pas parler anglais avec la prononciation du pays, qu’il ne saurait pas manier un bâton anglais ; vous reconnaissez votre erreur : et puisse pour l’avenir cette correction welche vous enseigner la bonne tenue anglaise ! Adieu.

Il sort.


pistolet.

— La fortune me jouerait-elle des tours à présent ? — Je reçois la nouvelle que mon Hélène est morte à l’hô-