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SCÈNE VIII.

glocester.

— Mes larmes te prouvent que je ne puis plus parler.

Sortent Glocester et ses gens.
la duchesse.

— Te voilà donc parti ! Tout espoir part avec toi ! — Il ne m’en reste plus. Ma joie, c’est la mort, — la mort dont le nom seul m’a si souvent effrayée, — parce que je souhaitais l’éternité de cette vie. — Stanley, je t’en prie, pars et emmène-moi d’ici ; — peu m’importe où ; car je ne demande pas de faveur ; — conduis-moi où l’on t’a commandé de me conduire.

stanley.

— Eh bien, madame, c’est à l’île de Man ; — là vous serez traitée conformément à votre condition.

la duchesse.

— Je le serai donc assez mal, car je ne suis qu’infamie ! — Je serai donc traitée de manière infamante ?

stanley.

— Comme une duchesse, comme l’épouse du duc Homphroy. — C’est conformément à cette condition que vous serez traitée.

la duchesse.

— Shérif, adieu ; je te souhaite plus de bonheur que je n’en ai, — quoique tu aies été l’appariteur de ma dégradation.

le shérif.

— J’ai fait mon office, madame, pardonnez-moi.

la duchesse.

— Oui, oui, adieu : ton office est rempli. — Allons, Stanley, partons-nous ?

stanley.

— Madame, votre pénitence est terminée, quittez ce linceul, — et nous allons vous vêtir pour le voyage.