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HENRY VI.

d’Édouard, — et à l’instant même sera dressé le contrat — stipulant le douaire que doit accorder votre roi, — et qui doit être proportionné à la dot qu’elle apportera… — Approchez, reine Marguerite, et soyez témoin — que Bonne est fiancée au roi d’Angleterre.

le prince de galles.

— À Édouard, mais non au roi d’Angleterre.

la reine marguerite.

— Astucieux Warwick, tu as imaginé — cette alliance pour faire échouer ma démarche. — Avant ton arrivée, Louis était l’ami de Henry.

le roi louis.

— Il est encore son ami, comme celui de Marguerite. — Mais si vos droits à la couronne sont faibles, — comme les succès d’Édouard semblent l’indiquer, — il est tout juste que je sois dispensé — d’accorder le secours que je viens de promettre. — Pourtant vous aurez de moi tous les égards — que réclame votre rang et que le mien peut accorder.

warwick.

— Henry vit maintenant en Écosse fort à l’aise : — n’ayant rien, il ne peut rien perdre. — Et quant à vous, notre ci-devant reine, — vous avez un père capable de vous maintenir ; — et vous feriez mieux de vous mettre à sa charge qu’à celle du roi de France.

la reine marguerite.

— Silence, impudent et éhonté Warwick, silence, — arrogant faiseur et démolisseur de rois ! — Je ne m’en irai pas d’ici que mes paroles et mes larmes, — pleines de sincérité, n’aient édifié le roi Louis — sur ton artificieuse intrigue et sur l’amour menteur de ton maître ; — car vous êtes tous des oiseaux de la même volée.

On entend le son d’un cor.