En Angleterre, — ils ne peuvent guère me servir. Croyez-vous, milords, — qu’aucun Anglais osât me donner conseil ? — S’il y en avait un assez désespéré pour être sincère, — pourrait-il se déclarer mon ami contre la volonté de Son Altesse — et vivre ? Non, certes, les amis — qui peuvent soulager mes afflictions, — les amis à qui peut s’attacher ma confiance, ne vivent pas ici ; — ils sont, comme tous mes autres appuis, loin d’ici, — dans mon pays, milords.
Je voudrais que Votre Grâce — fit trêve à ses chagrins et acceptât mon conseil.
Lequel, monsieur ?
— Remettez votre cause à la protection du roi. — Il est aimable et fort généreux ; cela vaudra beaucoup mieux, — et pour votre honneur et pour votre cause ; — car, si la sentence de la loi vous atteint, — vous vous retirerez déshonorée.
Ce qu’il vous dit est juste.
— Vous me conseillez ce que vous désirez tous deux, ma ruine. — Est-ce là un conseil chrétien ? Fi de vous ! — Le ciel est toujours au-dessus de tout ; là siége un juge — qu’aucun roi ne peut corrompre.
Votre fureur nous méconnaît.
— Tant pis pour vous ! je vous croyais de saints hommes, — sur mon âme ! Je vous prenais pour d’éminentes vertus cardinales ; — mais vous n’êtes que des péchés cardinaux et des cœurs faux, j’en ai peur. — Par pudeur, réformez--