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HENRY VIII.

butts.

— C’est un tour perfide. Je suis bien aise — d’être venu par ici aussi à propos. Le roi — va en être informé sur-le-champ.

Butts sort.
cranmer, à part.

C’est Butts, — le médecin du roi. Comme il passait, — quel regard inquisiteur il a jeté sur moi ! — Fasse le ciel que ce ne soit pas pour sonder ma disgrâce ! Certainement — ceci a été arrangé à dessein par quelques-uns de ceux qui me haïssent. — Dieu veuille changer leurs cœurs ! Je n’ai jamais provoqué leur animosité. — Ils ont voulu m’humilier dans mon honneur. Autrement, ils auraient honte — de me faire attendre à la porte ; un conseiller, un collègue, — parmi des pages, des grooms et des laquais ! Mais leurs volontés — doivent être exécutées, et j’attendrai avec patience.

À une fenêtre dominant le corridor paraissent le roi et Butts.
butts.

— Je vais montrer à Votre Grâce le plus étrange spectacle.

le roi henry.

Qu’est-ce donc, Butts ?

butts.

— Je crois que Votre Altesse a vu ceci bien souvent.

le roi henry.

— Morbleu, où est-ce ?

butts.

Là, milord. — Voyez donc la haute promotion de Sa Grâce de Cantorbéry, — qui tient son lever à la porte parmi les poursuivants, — les pages et les valets de pied.

le roi henry.

Ha ! c’est lui en effet. — Est-ce là l’honneur qu’ils se rendent les uns aux autres ? — Il est heureux qu’il y ait en-