Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 14.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR.

mistress gué.

Je voudrais que mon mari le rencontrât sous ce déguisement : il ne peut pas souffrir la vieille femme de Brentford ; il jure qu’elle est sorcière ; il lui a interdit ma maison, en la menaçant de la battre.

mistress page.

Que le ciel le mène sous le bâton de ton mari, et qu’ensuite le diable mène le bâton !

mistress gué.

Mais est-ce que mon mari arrive ?

mistress page.

Oui, très-sérieusement. Il parle même de l’aventure du panier, qu’il a sue je ne sais comment.

mistress gué.

Nous tirerons ça à clair ; car je vais dire à mes gens d’emporter le panier encore une fois, et de faire en sorte qu’ils le rencontrent à la porte, comme la dernière fois.

mistress page.

Mais il va être ici tout de suite. Allons habiller l’autre comme la sorcière de Brentford.

mistress gué.

Je vais d’abord indiquer à mes gens ce qu’ils doivent faire du panier. Montez, j’apporte du linge pour lui dans un moment.

Elle sort.
mistress page.

Peste soit de ce déshonnête coquin ! Nous ne saurions trop le malmener.

Nous prouverons, par ce que nous allons faire,
Que des Épouses peuvent être Joyeuses en restant vertueuses.
Nous ne faisons pas le mal, nous qui souvent rions et plaisantons.
Le proverbe dit vrai : Il n’est pire eau que l’eau qui dort.

Elle sort.