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LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR.

Entre Falstaff, déguisé, ayant des cornes de cerf sur la tête (19).
falstaff.

La cloche de Windsor a sonné minuit. La minute approche. Maintenant, que les dieux au sang ardent m’assistent !… Souviens-toi, Jupin, que tu fus un taureau pour ton Europe ; l’amour t’imposa des cornes. Oh ! puissance de l’amour qui, dans certains cas, fait d’une bête un homme, et, dans d’autres, d’un homme une bête !… Jupiter, vous fûtes cygne aussi pour l’amour de Léda. Ô omnipotent amour ! combien peu s’en est fallu que le dieu n’eût l’air d’une oie !… Première faute commise sous la forme d’une bête à cornes, ô Jupin faute bestiale ! Seconde faute sous les traits d’une volaille, songes-y. Jupin, excès volage !… Quand les dieux ont l’échine si ardente, que peuvent faire les pauvres hommes ? Pour moi, je suis un cerf de Windsor, et le plus gras, je pense, de la forêt. Rafraîchis pour moi la saison du rut, ô Jupin ; sinon, qui pourra me blâmer de pisser mon suif ?… Qui vient ici, ma biche ?

Entrent mistress Gué et mistress Page.
mistress gué.

Sir John ! Es-tu là, mon cerf, mon mâle chéri ?

falstaff.

Ma biche au poil noir ? Maintenant, que le ciel fasse pleuvoir des patates ! qu’il tonne sur l’air des Manches vertes ! qu’il grêle des dragées aphrodisiaques et qu’il neige des érynges ! Qu’une tempête de provocations éclate ! je m’abrite ici.

Il l’embrasse.
mistress gué.

Mistress Page est venue avec moi, mon cher cœur.

falstaff.

Partagez-moi comme un daim qu’on dépèce ; cha-