— Fi, mon frère ! comme tout est changé avec vous ! — Quand avez-vous jamais traité ma sœur ainsi ? — Elle vous a envoyé chercher par Dromion pour dîner.
Par Dromion ?
Par moi ?
— Par toi ; et tu m’a rapporte pour réponse — qu’il t’avait souffleté, en niant — que ma maison fût la sienne et que je fusse sa femme.
— Avez-vous conversé, monsieur, avec cette dame ? — Quel est le sens et le but de votre complot ?
— Moi, monsieur ? je ne l’ai jamais vue jusqu’ici.
— Maraud, tu mens ; car tu m’as rapporté — son message en propres termes sur la place du marché.
— Je ne lui ai jamais parlé de ma vie.
— Comment alors peut-elle ainsi nous appeler par nos noms, — à moins que ce ne soit par inspiration ?
— Qu’il sied mal à votre gravité — de jouer cette comédie grossière avec votre esclave, — en l’excitant à me contrarier dans ma tristesse ! — C’est assez pour mon malheur que vous me délaissiez ; — n’outrez pas cet outrage par un surcroit de mépris… — Allons, je veux m’attacher à ton bras : — mon mari, tu es l’ormeau, moi, je suis la vigne ; — ma faiblesse, en épousant ta forte nature, — me communiquera ta force. — Si