— Bon signor Angelo, il faut que vous nous excusiez. — Ma femme est maussade quand je ne suis pas à l’heure. — Vous direz que je me suis attardé dans votre boutique — à voir faire sa chaîne, — et que demain vous l’apporterez à la maison.
— Mais voici un maraud qui me soutient en face — qu’il m’a rencontré au marché, que je l’ai battu, — en lui réclamant mille marcs d’or, — et que j’ai renié ma femme et ma maison ! — Ivrogne, que veux-tu dire par là ?
— Dites ce que vous voudrez, monsieur, mais je sais ce que je sais : — que vous m’avez battu, j’ai votre griffe pour le prouver. — Si ma peau était un parchemin et vos coups de l’encre, — votre propre écriture attesterait ce que je déclare.
— Je déclare que tu es un âne.
Dame, on le croirait — aux mauvais traitements que j’endure et aux coups que je reçois. — Je devrais ruer, quand on me frappe ; et en ce cas — vous feriez bien de prendre garde à mes coups de pied, et de vous défier de l’âne.
— Vous êtes triste, signor Balthazar, Dieu veuille que