— l’assertion du docteur James le prouve, — le héros comique du poëte resta populairement connu sous l’appellation d’Oldcastle jusqu’à la fin du seizième siècle, en dépit même, semble-t-il, du changement de nom opéré déjà par Shakespeare lors de la publication de la première édition de Henry IV, en 1597. Il est donc tout naturel que Rowland Whyte, habitué à cette appellation familière, ait, dans sa lettre à sir Robert Sydney, désigné par le titre Sir John Oldcastle la comédie de Shakespeare, qui fut pubblée en 1602 par Johnson, et qui, retouchée ultérieurement par l’auteur, fut jouée en 1613 devant l’Électeur Palatin sous ce titre : Sir John Falstaff[1].
Je dis que la pièce jouée en 1600 devant Vereiken, était l’œuvre embryonnaire, imprimée en 1602, et non l’œuvre définitive, imprimée en 1623 ; et voici un détail curieux qui vient à l’appui de mon opinion. L’ambassadeur de l’archiduc Albert, Vereiken, était Flamand, rappelons-nous-le. Or, dans la comédie revisée et publiée en 1623, il y a deux gros sarcasmes à l’adresse des Flamands. À la fin de la scène V, le mari jaloux Gué (Fort) se dit qu’il aimerait mieux « confier son beurre à un Flamand, sa bouteille d’eau-de-vie à un Irlandais, sa haquenée à un voleur en promenade que sa femme à elle-même. » Ailleurs, au commencement de la scène IV, mis-
- ↑ « Payé à John Héminge, sur un mandat du conseil daté de Whitehall, le vingtième jour de mai 1613, la somme de 33 livres 6 shillings 8 deniers pour avoir représenté devant Son Altesse le prince Charles, Madame Élisabeth et le prince Électeur Palatin quatorze pièces, à savoir : Philaster, la Bande des fous, Beaucoup de bruit pour rien, la Tragédie de la Vierge, le Joyeux Diable d’Edmonton, la Tempête, Roi et pas roi, la Tragédie des Jumeaux, le Conte d’hiver, Sir John Falstaffe (les Joyeuses Épouses de Windsor), le More de Venise, le Grand Seigneur, la Tragédie de César et l’Amour sanglant. » Extrait des comptes de Lord Harrington, trésorier de la chambre de Jacques Ier.