verti ; immédiatement après l’incident du panier à lessive, se place le tableau où figurent Anne Page et ses deux galants ; puis a lieu la conférence de l’auberge entre Falstaff, dame Quickly et Gué ; et alors, pour empêcher le rapprochement trop brusque entre cette conférence et la mystification qui doit s’ensuivre, arrive un épisode, ajouté tout exprès au scénario primitif, ce charmant épisode qui nous montre mistress Page menant « son petit homme à l’école » et faisant interroger l’enfant par sir Hugh Evans. Ainsi l’intervalle entre la farce du panier à linge et la farce de la bastonnade, qui n’était primitivement que de deux scènes, est ici de trois scènes. — Le poëte a pris plus de précaution encore pour amener la farce décisive du parc de Windsor. Dans l’œuvre esquissée, cette farce n’est séparée de la précédente que par quatre scènes ; elle en est séparée par sept scènes dans l’œuvre revisée. Non content de la diversion déjà créée par la réconciliation de Gué avec sa femme, par la visite burlesque que fait Simple à l’auberge de la Jarretière, par le bon tour que le curé et le docteur jouent à l’aubergiste, par l’entretien du susdit aubergiste avec Fenton, Shakespeare a ajouté à l’œuvre originale trois scènes destinées spécialement à préparer la mystification finale : la scène où Falstaff reçoit la troisième visite du mari jaloux, et les deux scènes qui nous montrent les différents groupes de conjurés cheminant tout en causant vers le lieu du rendez-vous. Ainsi ménagé, expliqué, comploté, éclate avec toute la solennité nécessaire le féerique coup de théâtre du déuoûment.
Cette scène suprême a été elle-même profondément modifiée par la retouche. Dans l’ouvrage ébauché, les vers chantés par les prétendus lutins autour du chêne de Herne sont exclusivement satiriques. Les lutins s’excitent à des espiègleries bouffonnes : ils s’exhortent