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SCÈNE XIV.

SCÈNE XIV.
[Le jardin d’Olivia.]
Entrent Olivia et Maria.
olivia, rêveuse.

— J’ai envoyé après lui : il dit qu’il viendra. — Comment le fêterai-je ? Que lui donnerai-je ? — Car la jeunesse s’achète plus souvent qu’elle ne se donne ou ne se prête. — Je parle trop haut. — Où est Malvolio ?… Il est grave et amer, — et c’est le serviteur qui convient à ma position… — Où est Malvolio ?

maria.

Il arrive, madame, mais dans un bien étrange état. Il est sûrement possédé, madame.

olivia.

Çà, qu’y a-t-il ? Est-ce qu’il divague ?

maria.

Non, madame, il ne fait que sourire ; Votre Excellence ferait bien d’avoir quelque garde près d’elle, s’il vient ; car assurément l’homme a le cerveau fêlé.

olivia.

Va le chercher… Je suis aussi insensée que lui, — s’il y a parité entre folie triste et folie gaie.

Entre Malvolio.

Eh bien, Malvolio ?

malvolio, avec un sourire fantastique.

Chère dame, ho ! ho !

olivia.

Tu souris ? Je t’ai envoyé chercher pour une affaire grave.

malvolio.

Grave, madame ? Je puis être fort grave… Ça cause