Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 1.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE II

SCENE PREMIÈRE
Milan. — Un appartement dans le palais du duc.
Entrent VALENTIN et SPEED.

SPEED. — Monsieur, votre gant.

VALENTIN. — II n'est pas à moi ; j'ai mis les miens.

SPEED. — II doit être cependant à vous, car c'est un gant dépareillé qui cherche son autre moitié.

VALENTIN. — Ah! laisse-moi voir; oui, donne le-moi; il m'appartient. O doux ornement qui pare une chose divine ! Ah ! Silvia ! Silvia !

SPEED, appelant. — Madame Silvia! Madame Silvia !

VALENTIN. — Eh bien ! faquin, qu'est-ce que ces manières ?

JULIA. — Oh ! Monsieur, elle est hors de la portée de ma voix.

VALENTIN. — Mais qui vous a donc commandé de l'appeler, Monsieur?

SPEED. — Votre Honneur elle-même, Monsieur, ou je me suis trompé.

VALENTIN. — Fort bien, vous aurez toujours trop de hâte.

SPEED. — Et cependant vous m'avez grondé tout récemment pour mon trop de lenteur.

VALENTIN. — Assez, Monsieur ; dites-moi, connaissez-vous Madame Silvia?

SPEED. — Celle qui est aimée de Votre Honneur?