Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/30

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ACTE I, SCÈNE II. 23

JLEBEAU. — Eh bien ! mais celui dont je parle.

JPIERRE DE TOUCHE. — Ma foi, les hommes deviennent phus-sages de jour en jour. C’est la première fois que j’entenids dire que des côtes brisées sont un divertissement pomr des dames.

(CÉLLi. ■— Et moi de même, je t’en réponds.

IROSALINDE. — Ah çà, mais, y en a-t-il donc un autre quii aspire à voir briser la boîte à musique de sa poitrine ? Y ien a-t-il un autre qui brûle de se faire briser les* côtes ? — Verrons-nous cette lutte, cousine ?

ILEBEAU. — Vous la verrez si vous restez ici ; car c’est la place marquée pour la lutte, et les antagonistes sont proets à l’entreprendre.

(CÉLIA.—Pour sûr, les voici là-bas qui viennent : restons domc, nous allons les voir.

(Fanfares.—Entrent LE DUC FRÉDÉRIC, DES SEIGNEURS, ORLANDO, CHARLES, et les gens de la suite.)

LE DUC FRÉDÉRIC ■— Allons, puisque le jeune homme ne veut pas se laisser fléchir, qu’il coure les périls auxquels l’expose sa témérité.

ROSALINDE. — Est-ce l’homme, celui qui est là-bas ?

LEBEAU. — Lui-même, Madame.

CÉLIA. — Hélas ! il est trop jeune : cependant il a mie mime qui promet le succès.

LEDUC FRÉDÉRIC — Eh -bien ! ma fille et ma nièce, vous vous êtes donc faufilées jusques ici pour voir la lutte ?

ROSALINDE. — Oui, mon Suzerain, si vous voulez bien nous le permettre.

LE DUC FRÉDÉRIC — Vous y prendrez peu de plaisir, je puis vous le dire : il y a de telles inégalités entre les lutteurs ! Par pitié pour la jeunesse du provocateur, j’aurais beaucoup souhaité le détourner de sa résolution ; mais il n’a pas voulu se rendre. Parlez-lui, Mesdames ; voyez si vous pouvez le fléchir.

CÉLIA. — Faites-le venir ici, mon bon Monsieur Lebeau.