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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/124

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femmelette, ne font broncher ton courage au moment de l’exécution.

JULIETTE. — Donne, donne ! Ô ne me parle pas de crainte !

LE FRÈRE LAURENT. — Tiens ; pars, sois forte dans cette résolution, et heureuse d’ans ses conséquences : j’enverrai à Mantoue, avec mes lettres pour ton Seigneur, un frère qui fera toute diligence.

JULIETTE. — Amour, donne-moi courage ! et le courage m’apportera secours. Adieu, cher père ! (Ils sortent.)


SCÈNE II

Une salle dans la maison de CAPULET.
Entrent CAPULET, MADONNA CAPULET, LA NOURRICE, et DES VALETS.


CAPULET. — Invite autant de convives qu’il y en a là d’inscrits. (Sort un premier valet.) Maraud, va me retenir vingt cuisiniers habiles.

SECOND VALET. — Vous n’en aurez aucun de mauvais, Messire, car je les mettrai à l’épreuve pour savoir s’ils peuvent lécher leurs doigts.

CAPULET. — Comment cela peut-il les mettre à l’épreuve ?

SECOND VALET. — Parbleu, Messire, c’est un mauvais cuisinier celui qui ne peut pas lécher ses doigts8 ; par conséquent celui qui ne peut pas lécher ses doigts, ne viendra pas en ma compagnie.

CAPULET. — Allons, va-t’en. (Sort le second valet.) Nous serons vraiment bien au dépourvu pour cette circonstance. — Eh bien, est-ce que ma fille est allée trouver frère Laurent ?

LA NOURRICE. — Oui, ma foi.

CAPULET. — Bon, peut-être aura-t-il la chance de lui faire quelque bien ; la coquine, elle est maussade et têtue.