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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/125

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LA NOURRICE. — Voyez, la voici qui revient toute gaie du confessionnal.

Entre JULIETTE.

CAPULET. — Eh bien, Mademoiselle l’entêtée, où est-ce que vous êtes allée courir ?

JULIETTE. — En un lieu où j’ai appris à me repentir du péché d’opposition désobéissante à votre personne et à vos projets. Il m’a été enjoint par le pieux Laurent de tomber à vos pieds, et d’implorer votre pardon : — pardonnez-moi, je vous en conjure ! désormais je me laisserai toujours diriger par vous.

CAPULET. — Envoyez chercher le comte ; apprenez-lui ce qui vient de se passer : je veux que le nœud de cette alliance soit noué demain matin.

JULIETTE. — J’ai rencontré le jeune Seigneur à la cellule de Laurent, et je lui ai donné toutes les marques d’affection décente que je pouvais lui montrer sans sortir des bornes de la réserve.

CAPULET. — Bon, je suis heureux de cela ; c’est bien, levez-vous ; les choses, sont comme elles-devaient être. Faites-moi venir le comte ; en oui, dis-je, allez parbleu, et amenez-le ici. Vraiment, je le déclare devant Dieu, toute notre ville a de grandes obligations à ce pieux et révérend frère.

JULIETTE. — Nourrice, voulez-vous venir avec moi dans mon cabinet, m’aider à choisir les ornements nécessaires que vous jugerez de mise pour ma toilette de demain ?

MADONNA CAPULET. — Non pas avant jeudi ; nous avons. le temps d’ici là.

CAPULET. — Accompagne-la, nourrice : — nous irons à l’église demain. (Sortent Juliette et la Nourrice.)

MADONNA CAPULET. — Nous serons bien à court pour nos provisions ; il est maintenant presque nuit.

CAPULET. — Bah ! je vais mettre mes gens en train, et tout marchera bien, je te le garantis, femme : va trouver Juliette, aide-la à préparer sa toilette ; je ne me coucherai pas cette nuit : laisse-moi seul ; je veux pour cette