Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/130

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Madame est morte ! — Oh ! quel malheur ! pourquoi suis-je née — Un peu d’eau-de-vie, holà ! — Monseigneur ! Madame !


Entre MADONNA CAPULET

MADONNA CAPULET. — Quel est ce bruit ?

LA NOURRICE. — Ô lamentable jour !

MADONNA CAPULET. — Qu’y a-t-il ?

LA NOURRICE. — Regardez, regardez ! Ô malheureux jour !

MADONNA CAPULET. — Hélas ! hélas ! — Mon enfant, m’a vie unique, ranime-toi, rouvre les yeux, ou je vais mourir avec toi ! — Au secours, au secours ! — appelle du secours.


Entre CAPULET.

CAPULET. — Morbleu, faites donc descendre Juliette ; son époux est venu.

LA NOURRICE. — Elle est morte, trépassée, elle est morte ; hélas, malheureux jour !

MADONNA CAPULET. — Hélas, malheureux jour ! elle est morte, elle est morte, elle est morte !

CAPULET. — Ah ! laissez-moi la voir : — hélas ! elle est froide ; son sang s’est arrêté ; ses articulations sont roides : la vie a depuis longtemps quitté ses lèvres : la mort est étendue sur elle, comme une gelée hors de saison sur la plus douce fleur de toute la campagne.

LA NOURRICE. — Ô lamentable jour !

MADONNA CAPULET. — Ô heure malheureuse !

CAPULET. — La mort, qui l’a enlevée d’ici pour me faire gémir, noue ma langue et ne me permet pas de parler.

Entrent LE FRÈRE LAURENT et PARIS avec
des MUSICIENS.

LE FRÈRE LAURENT. — Allons, la fiancée est-elle prête à aller à l’église ?

CAPULET. — Prête à y aller, mais à en revenir, jamais plus : ô mon fils, la nuit qui précédait ton mariage, le