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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/249

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pastorale comique, la pastorale historique, la pastorale tragico-historique, la pastorale tragico-comico-historique, pour toute pièce sans divisions ou tout poëme sans limites : ni Sénèque n’est trop triste, ni Plaute trop gai pour eux : pour les pièces selon les règles, comme pour les pièces libres, ils n’ont pas leurs pareils.

HAMLET. — Ô Jephté, juge d’Israël, quel trésor tu possédais !

POLONIUS. — Quel trésor possédait-il, Monseigneur ?

HAMLET. — Parbleu.

Une belle fille, et rien autre chose,
Qu’il, aimait étonnamment [4]

POLONIUS, à part. — Encore occupé de ma fille.

HAMLET. — N’ai-je pas raison, vieux Jephté ?

POLONIUS. — Si vous m’appelez Jephté, Monseigneur, j’ai une fille que j’aime en effet étonnamment.

HAMLET. — Vraiment, ce n’est pas une conséquence logique.

POLONIUS. — Quelle est la conséquence logique, en ce cas, Monseigneur ?

HAMLET. — Eh bien,

Comme par le fait du sort, Dieu le sait, et puis vous savez,
Il arriva, comme cela était très-probable....

la première colonne de la pieuse chanson vous en dira davantage ; car voyez, voici ma raison d’abréger qui s’avance.

Entrent quatre ou cinq COMÉDIENS.

HAMLET. — Vous êtes les bienvenus, mes maîtres ; tous les bienvenus : — je suis heureux de te voir en bonne santé : — soyez les bienvenus, mes bons amis. Ah, mon vieil ami ! Quel air rébarbatif tu as pris depuis que je ne t’ai vu ; viens-tu donc pour me défier en Danemark ? — Ah ! ma : jeune Dame et maîtresse ! par Notre-Dame, votre grâce s’est rapprochée du ciel, depuis que je ne vous