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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1872, tome 9.djvu/93

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ROMÉO ET JULIETTE

ACTE III.

SCÈNE : PREMIÈRE.

Une place publique.
Entrent MERCUTIO, BENVOLIO, UN PAGE,
et DES VALETS.

BENVOLIO. — Je t’en prie, mon bon Mercutio, retirons nous : la journée est chaude, les capulets. sont sortis d’ans la ville, et si nous les rencontrons, nous n’éviterons pas une querelle car par ces jours de canicule, le sang affolé, se met vite en mouvement1.

MERCUTIO. — Tu ressembles à un de ces camarades qui, lorsqu’ils entrent dans une taverne, commencent par dé poser leur épée sur la table, en disant : « Dieu veuille que je n’en aie pas besoin ! » et qui, dès que la seconde rasade opère, la tirent contre le garçon, lorsqu’en effet il n’en est aucun besoin.

BENVOLIO. — Est ce que je suis un de ces hommes là ?

MERCUTIO. — Allons, allons, tu es dans ton genre un bonhomme aussi emporté qu’il en soit en Italie, et tu es aussi facilement excité à là mauvaise humeur, que tu es facilement de mauvaise humeur d’être excité.

BENVOLIO. — Et quoi encore ?

MERCUTIO. — Parbleu ! s’il y avait deux personnes telles que toi, nous n’en aurions, bien tôt. plus aucune des deux, car-elles se tueraient mutuellement. Toi ! mais parbleu, lu vas te quereller avec un homme qui a dans sa barbe un