Page:Shakespeare - Un songe de nuit d’été, trad. Spaak, 1919.djvu/36

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De leur haleine !…
Je cherchais par ici des gouttes de rosée
Pour les pendre, pareilles
À des perles posées
Sur leurs fines oreilles…
Adieu, petit lourdaud !… Tu nous reverras toutes,
La reine et nous, tantôt ; nous reviendrons… Écoute !

PUCK

La reine et nous, tantôt ; nous reviendrons…Écoute !
Le roi donne ici même une fête de nuit ;
Si la reine veut être sage
Qu’elle évite Obéron et se cache de lui !
Rien ne peut peindre son courroux
Depuis qu’elle a parmi ses pages,
Ce bel enfant doux et sauvage
Dérobé chez un prince hindou !
Obéron, jaloux, le voudrait
Pour en faire un des siens,
Et courir avec lui, par les vastes forêts.
Mais la reine qui le retient,
Le couronne de fleurs, en fait toute sa joie,
Si bien que, désormais, chaque fois qu’ils se voient,
Ces deux têtes chauffées
Exhalent leur colère en reproches cinglants,
À tel point que les Fées
Se blottissent de peur dans la coupe des glands !

LA FÉE

Si vos manières ne m’abusent,
Galopin,
Cervelle matoise,
Vous êtes le fameux Robin
Bon Enfant qui s’amuse
À lutiner les villageoises !