— Eh bien, maraud ! souhaiteriez-vous être en Égypte ?
— Plût aux dieux que je n’en fusse jamais sorti, et que vous — ne fussiez jamais venu ici !
Votre raison, si vous pouvez ?
Je la vois : — dans mon émotion, je ne l’ai pas sur les lèvres… Mais — retournez vite en Égypte.
Dis-moi — qui, de César ou de moi, aura la plus haute fortune (9).
César. — Donc, ô Antoine, ne reste pas à ses côtés. — Ton démon, c’est-à-dire l’esprit qui t’a en garde, est — noble, courageux, hautain, incomparable — là où n’est pas celui de César ; mais près de lui, ton ange, — comme accablé, n’est plus que Frayeur ; donc, — mets une distance suffisante entre vous deux.
Ne parle plus de cela.
— À nul autre que toi ; jamais, si ce n’est devant toi. Si tu joues avec lui à n’importe quel jeu, — tu es sûr de perdre ; et il a tant de bonheur naturel — qu’il te bat contre toutes les chances ; ton lustre s’assombrit, — dès qu’il brille près de toi ; je répète que ton esprit — est tout effrayé de te gouverner, près de lui, — mais que, lui absent, il est vraiment noble.
Va-t’en, — et dis à Ventidius que je veux lui parler.