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PEINES D'AMOUR PERDUES.

ROSALINE.

— N’ai-je pas dansé une fois avec vous en Brabant ?

BIRON.

— Je suis sûr que oui.

ROSALINE.

Combien il était inutile alors — de faire la question !

BIRON.

Vous le prenez trop vivement.

ROSALINE.

— C’est votre faute. Vous me provoquez avec de telles questions.

BIRON.

— Votre esprit a trop de fougue ; il court trop vite : il se fatiguera.

ROSALINE.

— Pas avant d’avoir jeté le cavalier dans la boue.

BIRON.

— Quelle heure est-il ?

ROSALINE.

— L’heure où les fous la demandent.

BIRON.

— Bonne chance à votre masque !

ROSALINE.

Belle chance à la face qu’il couvre !

BIRON.

— Le ciel vous envoie beaucoup d’amants !

ROSALINE.

Amen ! pourvu que vous n’en soyez pas un !

BIRON.

— Aucun danger ! je me retire.

LE ROI, à la princesse.

— Madame, votre père nous parle ici — d’un payement de cent mille écus — qui ne sont qu’une moitié de la somme — que mon père a déboursée pour lui dans ses