Page:Shelley - Œuvres poétiques complètes, t1, 1885, trad. Rabbe.djvu/122

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DEDICACE

MARY WOLLSTONECRAFT SHELLEY

"II n’y a aucun danger pour un homme qui sait ce que c’est que la vie et la mort ; il n’y a aucune lui au-delà de fa science ; il ne lui est pas permis d’en reconnaître aucune autre."

(Chapman.)

I

Ma tâche de l'été est achevée, Mary, et je reviens à toi, véritable foyer de mon cœur ; comme vers sa reine quelque chevalier de féerie vainqueur, rapportant de brillantes dépouilles à son château enchanté. Et tu ne dédaignes point qu’avant que ma renommée devienne un astre parmi les astres de la mortelle nuit (si toutefois elle peut percer son obscurité native), je veuille unir ses douteuses promesses à ton nom aimé, toi, enfant de l’amour et de la lumière.

II Le travail qui t'a dérobé tant d'heures est achevé, — le fruit en est à tes pieds. Ou ne me verra pas plus longtemps là où les bois marient leurs branches entrelacées pour former un berceau, où avec un bruit semblable à mille douces voix les chutes d’eau bondissent à travers de sauvages îles vertes, formant à mon bateau solitaire une solitaire retraite d’arbres moussus et d’herbes... Me voici près de toi, où mon cœur n'a cessé d’être.