Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/115

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bord avoir recours à la mort. J’appris l’anatomie : mais cette science ne suffisait pas ; il fallut aussi que j’observasse la décomposition naturelle et la corruption du corps humain. En m’élevant, mon père avait pris les plus grandes précautions, pour qu’on ne remplît pas mon esprit d’horreurs surnaturelles. Je ne me souviens pas d’avoir jamais frissonné au récit d’un conte superstitieux, ou d’avoir eu peur de l’apparition d’un fantôme. L’obscurité ne faisait aucun effet sur mon imagination ; et un cimetière n’était pour moi que le réceptacle des corps privés de la vie, qui, après avoir été le siége de la beauté et de la force, étaient devenus la pâture des vers. Je me