Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/127

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n’était pas cette seule poursuite. La saison était magnifique : jamais moisson plus abondante ne couvrit les champs ; jamais vendanges ne furent plus riches : mais j’étais insensible aux charmes de la nature ; et les mêmes pensées qui me firent négliger les scènes qui se passaient autour de moi, me firent aussi oublier ces amis qui étaient éloignés de tant de lieues, et que je n’avais pas vus depuis si long-temps. Je savais que mon silence les inquiétait.

Je me rappelais, mot pour mot, ce que m’avait dit mon père : « Tant que vous serez satisfait de vous-même, vous penserez à nous avec affection, et nous recevrons régulièrement de vos nouvelles. Ne me blâmez pas si je regarde