Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/141

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par l’exercice du corps, de me soulager du poids qui accablait mon esprit. Je traversais les rues sans savoir où j’étais, ni ce que je faisais. Mon cœur palpitait de frayeur, et je marchais à pas irréguliers, sans oser regarder autour de moi :

Semblable à celui qui, en se promenant sur une route solitaire, est saisi de crainte et d’horreur, et qui, après s’être une seule fois retourné, presse le pas et n’ose plus détourner la tête ; il craint qu’un ennemi effrayant ne marche derrière lui[1].

En continuant ainsi ; j’arrivai enfin devant une auberge où descendaient ordinairement les voitures et les diligences. Je m’y ar-

  1. Coleridge’s « Ancient Mariner ».