Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/198

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railles et tes chants funèbres » ! En disant ces paroles, j’aperçus dans l’obscurité un fantôme qui sortit d’une touffe d’arbres auprès de moi ; je fixai mes yeux sur lui pour le reconnaître : je ne pus m’y méprendre. Un éclair brilla et le découvrit entièrement à ma vue ; sa stature gigantesque et la difformité de son aspect plus hideux qu’aucune forme humaine, ne me permirent pas de douter que ce ne fût le malheureux, l’infâme démon à qui j’avais donné la vie. Que faisait-il là ? serait-il l’assassin de mon frère ? (Je frémis à cette pensée). Elle entra subitement dans mon esprit, et y domina comme si elle était réelle. Je sentais mes dents s’entrechoquer, et je fus forcé de