Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/110

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prit, lorsqu’elle lui a été une fois inculquée, comme le lichen au rocher. Je désirais quelquefois bannir toute pensée et tout sentiment ; mais j’appris qu’il n’y avait qu’un moyen d’étouffer toute peine, la mort… la mort que je craignais, sans pouvoir la comprendre. J’admirais la vertu et les bons sentimens, j’aimais les manières douces et les aimables qualités de mes voisins ; mais j’étais privé de communication avec eux, si ce n’est celle que j’obtenais furtivement, sans être vu, ni connu, et qui augmentait le désir que j’avais de compter parmi mes semblables, sans me satisfaire. Les paroles bienveillantes d’Agathe, et le sourire animé de la charmante Arabe, n’é-