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années auparavant, errait avec moi sur les bords du lac, et parlait avec ravissement de notre avenir. Elle était devenue grave, et parlait souvent de l’inconstance de la fortune, et de l’instabilité de la vie humaine.

« En réfléchissant, mon cher cousin, disait-elle, à la mort malheureuse de Justine Moritz, je ne vois plus le monde et ses œuvres, comme ils me paraissaient autrefois. Avant cette fin tragique, je ne voyais, dans les actions vicieuses et dans les injustices, que je lisais dans les livres ou dont j’entendais le récit, que des contes d’autrefois, ou des maux imaginaires ; du moins ils étaient éloignés, et plus fami-