Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/171

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plit de sentimens de vengeance et de haine ; au lieu de chercher à les comprimer, je me laissais emporter par le torrent, abandonnant mon esprit aux idées du mal et de la mort. Si je me rappelais mes amis, la voix douce de M. de Lacey, les yeux attrayans d’Agathe, et la beauté merveilleuse de l’Arabe, ces sombres pensées se dissipaient, et un torrent de larmes coulait de mes yeux. Mais aussitôt que je reportais ma pensée sur le mépris et l’abandon dans lequel je me trouvais, ma colère se tournait en rage. Dans l’impuissance de nuire à aucun objet humain, je dirigeai ma fureur sur des objets inanimés. À l’approche de la nuit, je plaçai une grande quantité de combustibles