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Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/31

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regardai la vallée qui était au-dessous de moi ; d’épais brouillards, s’élevant des rivières qui la traversent, couronnaient les montagnes opposées, dont les sommets étaient cachés dans les nuages uniformes, tandis que la pluie tombait abondamment d’un ciel noir, et augmentait l’impression mélancolique que je recevais de ces divers tableaux. Hélas ! pourquoi l’homme se glorifie-t-il d’avoir des sensations supérieures à celles de la brute, puisqu’elles ne servent qu’à multiplier ses besoins ? Si nous étions bornés à éprouver la faim, la soif et le désir, nous serions presque libres ; mais nous sommes émus par le moindre vent, par un mot prononcé