Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/33

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dissipa le nuage, et je descendis sur le glacier. Sa surface est très-inégale : elle s’élève ou s’abaisse comme les flots d’une mer agitée, et paraît sillonnée de crevasses profondes. La plaine de glace a près d’une lieue d’étendue : je mis près de deux heures à la traverser. La montagne opposée est un rocher nu et perpendiculaire. En face de moi, s’élevait le mont Anvert, à la distance d’une lieue, et au-dessus le mont Blanc avec une majesté terrible. Je m’arrêtai dans une crevasse du rocher, à contempler cette scène merveilleuse et effrayante. La mer, ou plutôt le vaste fleuve de glace, était renfermé dans des montagnes, dont les cimes aériennes dominaient les