Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et la haine m’avaient d’abord privé de l’usage de la parole, et je ne la recouvrai que pour l’accabler de l’expression de ma fureur, de ma haine et de mon mépris.

« Démon, m’écriai-je, oses-tu venir près de moi ? et ne crains-tu pas que je fasse tomber sur ta tête, le poids de ma terrible vengeance ? Éloigne-toi, vil insecte, ou plutôt demeure, afin que je te réduise en poudre ! Ah ! si je pouvais, en terminant ta malheureuse existence, rendre à la vie ces victimes que tu as si méchamment immolées » !

— « Je m’attendais à cette réception, dit le démon ; le monde hait les malheureux. Combien alors je dois être détesté, moi