Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/38

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que tu es ! les tortures de l’enfer sont une vengeance trop douce pour tes crimes. Misérable démon ! tu me reproches de t’avoir créé ; viens donc, que j’arrache l’existence que je t’ai si imprudemment donnée ».

Ma rage était au comble : je m’élançai vers lui, poussé par tous les sentimens qui peuvent animer un homme, contre l’existence d’un autre.

Il m’échappa sans peine, et me dit : « Calmez-vous ! Je vous engage à m’écouter, avant de donner cours à votre haine contre ma tête maudite. N’ai-je pas assez souffert, sans que vous cherchiez à aggraver mon malheur ! Quoique la vie ne soit qu’une